Meurtres pour rédemption - Karine Giébel

1/09/2018

Résumé : 

Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière. Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes.

Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l'esprit au-delà des grilles. Grâce à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au cour des ténèbres.

Pourtant, un jour, une porte s'ouvre. Une chance de liberté. Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n'aspire qu'à la rédemption.



"Perpète. Pour avoir tué.
C'est pas vraiment de ma faute. Ils ont eu ce qu'ils méritaient.
Et moi aussi."

Mon avis: 

Marianne a pris perpétuité pour meurtre et son palmarès funèbre ne s'arrête pas là. Contrairement aux personnes de son âge, sa vie se résume maintenant à sa cellule et aux bruit des trains passant proche de la prison...

Elle est violente, incontrôlable et imprévisible lorsque le monstre en elle se réveille. Et à côté de ça, elle est mûre, réfléchie et très intelligente. C'est sûrement ce qui lui permet de tenir dans cette jungle. Dans sa maison d'arrêt, elle est placée en isolement depuis qu'elle s'est personnellement occupé d'une surveillante. Seule, elle n'a pas d'autre choix que de se créer une carapace pour survivre. Les rares moments où elle rejoint les autres détenues, elle est très vite prise à partie. Privée de travail et n'ayant personne tenant à elle à l'extérieur, elle ne peut s'offrir des vêtements ou des cigarettes ce qui la condamne à monnayer son corps avec le surveillant chef contre de la drogue ou d'autres extras.
Jusqu'au jour où trois curieux flics viennent voir Marianne au parloir pour lui proposer l'impossible : la liberté. Mais cette potentielle liberté à un prix : deux meurtres à commettre pour obtenir sa rédemption...


Pendant les 500 premières pages, Karine Giébel nous montre la vie carcérale sans aucuns filtres ou édulcorants. Le quotidien là bas est dur, voir inhumain : frustrations, manques, punitions physiques, tortures psychologiques et humiliations en tout genre.

Ce qui m'a étonnée c'est qu'au fil des chapitres, je me suis attaché à ce personnage que l'on devrait détester au premier abord. Mais on découvre très vite que derrière son apparence de bête sanguinaire, elle souffre et regrette amèrement ce qu'elle est. Alors on encaisse avec elle les coups et les défis qu'elle n'a pas d'autres choix que de surmonter.


"Moi, j’aurais aimé avoir une mère telle que toi, avoua alors Marianne.
Une mère qui m’aurait aimée assez fort pour me tuer plutôt que m’abandonner…"


Dans la seconde partie, nous découvrons ce qu'il va se passer avec cette potentielle liberté mais je ne veux pas en parler pour ne pas risquer de vous spoiler...

Les personnages sont tous crédibles et ont chacun une psychologie bien particulière de par leur passé ou leur vécu. Je pense aussi à une détenue qui va partager pendant quelque temps la cellule de Marianne. Son crime est abominable mais cela ne m'a pas empêché d'avoir une certaine empathie envers elle... (ce qui est très dérangeant je dois dire, vu ce qu'elle a fait)


Au final, ce livre est une pépite, une vraie claque! Le genre de livre qui bouleverse une fois terminé. Karine Giébel n'est pas connue pour avoir écrit des livres avec des fins à l'eau de rose et pour cause... Ici il y a deux fins : la première m'a arrachée des larmes et la seconde m'a achevée.

Il ne faut surtout pas avoir peur de ces (presque) 1000 pages car le rythme est très bon et ne nous laisse aucun répit. Je suis ravie de commencer 2018 avec ce roman! Ce qui est sur, c'est que je lirais d'autres livres de Karine Giébel dans l'année :) ! 

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